La première saison de Bloodline, sortie l’année passée sur
Netflix, était mon cœur de l’année 2015. Avec une mise en scène techniquement
irréprochable, une construction scénaristique intéressante, des performances d’acteurs
inattaquables, et un univers visuel et sensoriel captivant et joliment dépeint,
c’était du haut de gamme télévisuel. Une première saison qui prenait donc la tête
de mon classement des meilleures séries de 2015.
La saison 2 parvient-elle à maintenir un
tel niveau de perfection ? J’aimerais pouvoir dire oui, vraiment, mais
force est de constater qu’elle est, tout en restant de très bonne facture, un
peu en dessous. Ce qui rendait la première saison époustouflante c’était en
grande partie le personnage de Danny, fils rebelle de la famille qui venait
remuer les souvenirs du passés et foutre un joyeux bordel. Il était la clé de
voute de la série. L’interprétation de Ben Mendelsohn était hypnotique et tout
le scénario, ainsi que la tension, tournait autour de lui. La première saison
était donc un bloc scénaristique, avec un fil conducteur très clair, ce qui n’empêchait
pas une certaine densité tout en restant homogène. Avec la mort de Danny à la
fin de la saison 1 (ceci n’est pas un spoiler), il a laissé un grand vide
presque impossible à combler. Et ça s’est vérifié ! Je trouve que cette
saison à tendance à se disperser avec différentes intrigues qui, bien que liées
les unes aux autres, manquent parfois de profondeur, voire d’enjeux. J’en
aurais pour preuve l’arc scénaristique du fils de Danny. On attend constamment
que celui-ci se développe, qu’il apporte un vrai plus à l’histoire, qu’il soit
porteur de surprises et de rebondissements mais ce dernier, bien d’apportant
des flashbacks enrichissants, s’avère être un peu plat et sans guère d’intérêt.
L’autre point noir qui m’a un peu
chagriné, c’est la montée en tension et, par la même, la fin. La première
saison parvenait à faire monter doucement mais surement une tension délectable
qui se concluait en un feu d’artifice génialissime, apportant une réelle
conclusion tout en laissant la porte ouverte à une suite. C’était une entité en elle-même qui pouvait,
sans que ce soit choquant, se passer d’une suite. Dans cette seconde saison, paradoxalement
la tension est à la fois plus présente mais moins palpable. On la perçoit dès
les premiers épisodes mais on ne la ressent réellement que vers la fin. Mais c’est
surtout la fin qui me laisse pantois. Cette fois ci, l’épilogue ne peut pas en
être un. La saison se termine sur un cliffhanger qui relance plus qu’il ne
conclut la série. Ce procédé n’est pas une mauvaise chose en soi, mais ça n’apporte
pas la cohésion qui faisait de la première saison une œuvre si parfaite et
complète. J’aurais aimé 3 épisodes de plus (cette saison n’en comptant que 10
contre 13 pour la 1ère) avec plus conclusions apportées tout en
laissant la porte ouverte à une suite comme l’avait fait la première.
Mais ces quelques points négatifs n’enlèvent
rien aux qualités toujours présentes de la série, qui reste un divertissement
haut de gamme. La mise en scène est toujours impec, les acteurs au top, et la
photographie magnifique. La série prend des airs de Dexter qui aurait rencontré SixFeet Under. De Dexter on retrouve
le côté floridien, les enquêtes ainsi que l’acteur David Zayas, et de Six Feet Under on retrouve les troubles
psychologiques et familiaux. La complexité des personnages est toujours
là, ils sont toujours tiraillés par leurs contradictions, sans cesse au bord de
l'abîme, le lourd collier de la famille autour du cou, ligotés par ces liens du
sang irrévocables.
On ne s’ennuie pas une seule seconde
dans cette seconde saison et donc, malgré certains défauts, elle reste un très
bon cru et je la recommande chaudement à tous ceux qui auraient un compte
Netflix.
4/5
N'ayant pas terminé la seconde saison, je me réserve la lecture pour plus tard. La première saison se finissait effectivement en apothéose et on ne pouvait qu'être surpris qu'une seconde saison ai lieu après la mort de l'anti-héros vilain petit canard.
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