mardi 8 octobre 2013

Orange is the new black

Orange is the new black est une série américaine dont le premier épisode fut diffusé il y a seulement 4 mois sur la chaine Netflix. Elle est composée de 13 épisodes de 50 minutes qui retracent la vie courante d’une prison pour femmes. Le synopsis est simple : Piper Chapman, fille de bonne famille et fiancée, se retrouve emprisonnée pour 15 mois pour un délit qu’elle a commis 10 ans auparavant lors d’une aventure lesbienne avec une dealeuse de drogue.

L’originalité de la série tient bien évidemment, et vous l’aurez compris, à la présence du sexe féminin. On est loin de la violence dure et masculine d’OZ. Je ne dis pas que vous ne trouverez pas lames, tournevis et autres armes blanches dans Orange is the new black mais leur utilisation est beaucoup plus réduite et le traitement des conflits est un tant soit peu différent.  

La série est prenante car elle nous emmène à la rencontre de personnages farfelus mais attachants. Ainsi, vous y découvrirez un transsexuel, de nombreuses droguées, une prof de yoga, une nonne et j’en passe. On apprend à connaitre chaque détenue, notamment grâce à des flashbacks. En effet, chaque épisode s’attache à nous faire découvrir le passé d’un des personnages et le pourquoi de sa présence en prison. Un schéma souvent utilisé dans ce genre de show mais toujours apprécié. On peut tout de même se plaindre légèrement de la rapidité des flashbacks et du manque d’approfondissement de ces derniers (parfois).    

D’âge et d’origine différente l’ensemble des détenus forme un tableau cohérent. Vieux, jeunes, noires, hispaniques, blanches toutes vivent conjointement et chacune essaye de trouver sa place. On voit se construire et se défaire des groupes, des relations, des communautés et on suit tout cela avec plaisir.  

Mais les criminelles ne sont pas les seules actrices de la série, les gardiens jouent également un rôle important. Deux d’entre eux deviennent des personnages récurrents et leur relation avec les prisonnières font gagner en intensité à la série.   

Le plus intéressant reste tout de même de suivre l’évolution de l’héroïne Piper Chapman. Son image de fille sage et rangée ne peut survivre au sein de la prison et elle va donc devoir s’endurcir pour ne pas se faire marcher dessus. Sa mutation est particulièrement bien amenée jusqu’à un final assez stupéfiant.

Cette série n’a rien d’exceptionnelle. Elle n’est pas fondamentalement innovante, elle n’est pas bouleversante, elle ne sera jamais un cador qui déchaînera les foules à la Breaking Bad mais elle est juste bien, et très agréable à regarder.
3.5/5

jeudi 3 octobre 2013

No Pain No Gain

No Pain No Gain est un film de génie, un uppercut porté aux bons sentiments et à la morale. On peut avoir honte d’aimer (d’adorer) ce film, mais il ne faut surtout pas, car ce film excelle dans son domaine, celui de l’humour noir et du n’importe quoi. En effet, c’est du « grand » n’importe quoi, dans les deux sens du terme, et mon dieu que c’est bon !!! Michael Bay nous balance une petite bombe, sorte de Fargo sous stéroïde, qui, en explosant, nous fait passé un moment inoubliable.

Les adeptes du bon goût, veuillez s’il vous plait éviter de vous trouvez devant ce film sous peine de reflux gastrique. Les adeptes du second, que dis-je troisième degré, veuillez s’il vous plait vous précipitez dans les salles noires ou devant vos ordis (bande de pirate) sous peine d’amèrement le regretter.

La phrase qui résumerait le mieux le film est la suivante : «  Oh mon Dieu !!! ». En effet, pendant l’intégralité du film, on se demande comment autant d’absurdités et de situations grotesques ont pu réellement avoir lieu. Ha oui, car il faut savoir que ce chef d’œuvre retrace une histoire « malheureusement » vraie.

Le film nous invite à suivre trois loosers désirant de vivre le rêve américain, mais souhaitant l’atteindre par la voie express. Nos trois compères décident donc de kidnapper un riche juif et de lui voler sa vie (argent, maison, voiture…). Malheureusement, leur plan ne se déroule pas exactement comme ils auraient voulu et les situations incongrues et, tristement, hilarantes s’enchainent. (SPOILERS) Chihuahua dévorant un orteil et mains cuites au barbecue, on peut dire que Michael Bay n’y va pas de mains mortes (oui je me trouve drôle ^^).

Mais le film n’est pas qu’un ensemble de gags de mauvais goûts. Non, il découpe à la tronçonneuse de nombreuses croyances américaines telles que le positivisme forcené, la dévotion, la vénération du self-made man ou encore l’adoration du corps. Oui, car No Pain No Gain n’est pas Fast and Furious, ce n’est pas juste une grosse blague sans intérêt. Beaucoup de scènes se révèlent intéressantes comme celle entre le kidnappé et son bourreau. Le film est alors bien plus que de la simple dérision.

Pour finir cette critique je saluerais la très bonne performance des acteurs sans qui le spectacle n’aurait pas été aussi bon. Mark Wahlberg est très bon en chef de bande un peu dépassé tandis que Dwayne Johnson est tout simplement exceptionnel en ancien drogué ayant trouvé la lumière divine. Le trio est complété par un Anthony Mackie au niveau qui nous offre des punchlines très appréciées.

No Pain No Gain ne sera malheureusement jamais un grand film mais il est pour moi tout ce que j’aime dans le cinéma et il entre définitivement dans le top 3 (5) annuel.     
4.5/5

mercredi 25 septembre 2013

Dexter















Je profite de la diffusion, dimanche dernier, du dernier épisode de la saison 8 de Dexter (ultime saison) pour en faire une critique.

Revenons rapidement sur le synopsis de la série. Spécialiste en hématologie à la police criminelle de Miami le jour, Dexter se transforme la nuit venue (et encore...), en un tueur sanguinaire, froid, méticuleux et imperturbable.

 L’histoire est assez perturbante car on assiste belle et bien à ce que certains appelleront une héroïsation amorale d'un serial killer. Mais c’est là, justement, le point fort de la série qui en fait une œuvre remarquable et, à plus d’un titre, philosophique. En effet, Dexter bouscule notre conception de la morale, révèle la frontière tenue entre notre approche du bien et du mal et outrepasse la notion de libre arbitre. La série met le doigt sur une vérité incontournable, l’Homme possède en lui des pulsions animales et parfois morbides. Seulement, au lieu de prendre le parti de les canaliser et de la cacher à travers la loi, la série décide de les exposer au grand jour.

 Les scénaristes ont cherché à faire de leur protagoniste un être tiraillé entre ses instincts naturels et une volonté de faire quelque chose de juste, d’éthiquement moral.  En effet, ce qui fait de Dexter un personnage, un héros oserais-je dire, attachant, c’est qu’il n’est pas dénué de morale. Il contrôle son « dark passenger » (hôte funeste) grâce à un « code », le symbole d’une règle éthique. Ainsi, nous voyons notre morale assassinée et revisitée par ce serial killer à l’allure de justicier.

 Beaucoup prétendent que la série se perd en chemin (8 saisons). Je n’irai pas jusque-là. Je préfère parler d’irrégularité. En effet, il est indéniable que certains passages perdent en intensité mais contrairement à ce que beaucoup affirment, la série sait se renouveler. S’il est vrai que les deux premières saisons sont des bijoux de suspens et d’intrigue, il est aussi vrai, et je suis le premier à le dire, que la troisième saison est un peu en dents de scie. La quatrième renoue avec une histoire palpitante tandis que les 4 dernières saisons laissent plus de place à la dimension psychologique du héros tout en ne négligeant aucunement le suspens. Enfin il est important de mentionner aux partisans de « l’égarement en route » que la série s’achève sur un final maitrisé et remarquable. Surement une des plus belle fin de série derrière Six Feet Under. Ils n’ont pas intérêt à faire un spin-off ou une saison 9 !!!!!!!!!

Revenons sur la dimension psychologique du héros. Au fil des huit saisons, et plus spécifiquement sur les 3-4 dernières, on peut apprécier l’évolution comportemental de Dexter et notamment dans ses relations avec des proches. Cette transformation est très estimable et montre que rien n’est immuable dans l’Homme. L’apparition progressive de « sentiments humains » peut paraitre banale et même plutôt grossière mais elle est au contraire essentielle car elle aide à creuser le personnage et lui donner une certaine complexité. La noirceur des uns (ice-truck killer, Trinity, Lumen) côtoie la candeur des autres (Rita, Baptista…) et tous permettent d’établir un équilibre. Rita peut paraitre cruche mais elle est quelque part la représentation de l’ange. On s’aperçoit alors que le diable est attiré par la bonté angélique tandis que l’ange est séduit par l’obscurité, les deux permettant d’atteindre une harmonie.
Je finirais cette critique par deux derniers compliments. Premièrement un grand bravo au générique qui peut dès lors rentrer, au côté de celui de Six Feet Under, au panthéon des meilleurs générique. Deuxièmement, une félicitation toute particulière à Michael C Hall, acteur principal et stupéfiant de cette série, qui fut touché d’un lymphome de Hodgkin à la fin de la saison 4. Ainsi, je tiens ici à faire l’éloge de son courage (il a vaincu la maladie après plusieurs séances de chimiothérapie) et de son jeu d’acteur incroyable à l’impassibilité inouïe. Retrouvez-le en tant qu’homosexuel timide dans l’extraordinaire série Six Feet Under.   

 Dexter est réellement une grande série qui, comme presque tous ses homologues, a connu ces saisons moins bonnes, mais jamais mauvaises. Traitant un sujet audacieux, elle a toujours su nous faire plaisir et parfois réfléchir.
4.5/5


lundi 9 septembre 2013

Critiques express


 



 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Un homme d’exception

Dans un homme d’exception, il y a du bon comme du mauvais. Le bon est principalement constitué de la performance incroyable de Russell Crowe qui démontre ici toute l’étendue de son talent, talent qui ne se limite pas au film de bourrin. Il faut aussi noter la beauté sans égale de Jennifer Connelly qui rend l’expérience visuelle plutôt agréable J Personnellement, j’ai beaucoup apprécié le début et la fin du film dans l’université de Princeton. La découverte du personnage de Nash et les chamailleries avec ses camarades de classe constituent pour moi les meilleurs passages du film. Ensuite, le film bascule dans un thriller bas de gamme pour enfin revenir à l’université et au combat contre la maladie.

Si ce film retrace la vie de Nash il ne faut pas oublié que le réalisateur a pris des libertés extravagantes (est-ce le problème qui rend la partie du milieu moins bonne ?). Malgré tout, le film reste un film honnête, un divertissement banal.

3/5


American Psycho

A l’instar d’un homme d’exception, le film est porté à bout de bras par la performance exceptionnel de son acteur principal. En effet, Christian Bale trouve ici son meilleur rôle et il montre alors au monde entier que son talent est très vaste. Le génie de son interprétation vient surtout de l’expression de son visage.  De plus le film comporte de véritables scènes cultes telles que la scène des cartes de visite, du clochard dans la rue, ou des longues tirades sur la musique (et notamment celle sur Genesis). Les lecteurs du livre trouveront surement l’adaptation mauvaise mais n’ayant pas lu l’œuvre de Brett Easton Ellis, j’ai pleinement su profiter de cette œuvre complètement dérangée et bien réalisée. Les interprétations laissées possibles rendent le tout encore plus fascinant.

Je pense que c’est réellement un film qu’il faut revoir pour savourer totalement le génie du film.

4/5


C’est arrivé près de chez vous

Réaliser un faux documentaire suivant un tueur en série est une idée absurde mais lorsque l’on sait que Poelvoorde est derrière et devant la caméra tout s’éclaire. Bon soyons claire dès le début, il faut vraiment apprécier l’humour noire pour aborder ce film. Ce film révèle toute l’étendue du talent de Benoît qui campe un serial killer aussi drôle que perturbé. Une double personnalité délectable sur lequel repose le film et qui le rend insensé et pourtant si génial. La scène d’ouverture est totalement culte et beaucoup d’autres suivront rendant le tout très attractif. Malheureusement les scènes cultes ne meublent pas l’intégralité du film et certains passages sont légèrement ennuyants.

Malgré tout, ce film reste un classique mais peut être que pour les initiés.

4/5


Thank you for smoking

Rien de bien transcendant dans ce film un peu plat. Un scénario classique, des rebondissements attendues et un acteur principal pas mauvais mais pas du tout excellent comme peuvent l’être ceux des films cités ci-dessus. Un film pour nous faire croire que la parole est force de raison et qu’elle permet de tout faire avaler mais un film raté. Moi personnellement, je ne suis jamais rentré dedans et je trouve que le film survole trop le sujet pour vraiment nous prendre à partie. Malgré tout le film propose des scènes plutôt bien trouvées comme celle du repas entre les lobbyistes de l’alcool, des armes et de la cigarettes qui se battent pour savoir qui fait le plus de mort…


Mais ce film reste totalement dispensable

2/5

mardi 27 août 2013

Le premier jour du reste de ta vie

















Ce film est beau et touchant ! Il émeut par sa simplicité tandis que sa surprenante réalité nous rattrape. Bien sur certains le critiqueront prétextant un surplus de clichés et des ficelles trop grosses. Diable ! Ils n’ont donc rien compris. On ne peut pas faire un film réaliste sans reprendre des situations connues, que tout le monde vit au quotidien et auxquelles chacun pourra s’identifier. Certes, il faut alors les filmer et les exploiter d’une façon qui ne soit ni pédante ni courante, et c’est justement ce que réussi parfaitement à faire Rémi Bezançon.

La famille parfaite, idéale et exemplaire en tout point, sans vagues et sans histoires, c’est un mensonge et un mythe. Personnellement, je pense que toutes les familles, si belles soient-elles en apparence, sont un peu dérangées dans le fond. Et c’est justement pour cela que Le premier jour du reste de ta vie est un film émouvant. Dans cette famille un peu détraquée, mais criante de vérité, on s’y retrouve et quelque part le film est un miroir. C’est car on y voit son reflet que le charme opère.

Pour ma part, ce n’est pas l’abstrait qui me touche mais bien le terre à terre. Hélas, il est bien plus facile de réaliser un bon film obscur, chimérique et théorique que de réaliser un grand film concret, tangible et consistant ! C’est là, que Rémi Bezançon et sa troupe d’acteurs tous impeccables réalisent une performance. Ils font de ce film une histoire accessible au plus grand nombre sans pour autant tomber dans la facilité.

Larmes et rires, joie et peine, comédie et tragédie s’entrechoquent tout au long du film pour notre plus grand plaisir. A des scènes de vie courante, le réalisateur insuffle un dynamisme plaisant et on se lie très facilement d’amitié à chacun des personnages. Le casting en béton participe énormément à ce sentiment d’authentique énergie. Je ne prendrais pas la peine de les citer un par un car aucun ne mérite plus d’éloge que l’autre.

Pour finir, le film s’accompagne d’une bande originale de grande qualité (avec une très belle chanson de Daho en clôture) qui fait de donc de cette œuvre une satisfaction pleinement audiovisuelle.  


Je tiens à remercier mon amie Margaux Janin pour ce bon conseil et je lui dédicace cette critique.     

5/5

mercredi 21 août 2013

Pacific Rim


Pacific Rim est un blockbuster honnête, loin du cynisme ambiant des superproductions hollywoodiennes occupant le devant de la scène depuis une dizaine d'années. Jusque là rien de bien étonnant si on sait qui se trouve derrière la caméra. En effet, le réalisateur n’est autre que Guillermo del Toro le brillantissime créateur du Labyrinthe de Pan. Mais voilà tout, Pacific Rim n’est peut être pas aussi mauvais que Man of Steel cependant il reste bien surévalué car il demeure un blockbuster avec quasi tous les défauts du genre et seulement quelques qualités.

Bon, on ne va pas tourner autour du pot, les effets spéciaux sont stupéfiants et si on vient pour cela on n’en a clairement pour son argent. Ils sont tellement impressionnants que je me suis demandé pendant le film où était la limite dans notre avancée technologique. Mais bon, si les effets spéciaux suffisaient à faire un bon film, 2012 aurait été bien mieux noté. Outre cela, on retrouve bien évident le lot de baston habituel du blockbuster. Beaucoup, beaucoup de castagne mais sans sensation d’excès, et c’est là une des quelques qualités du film. Si dans Man of Steel, le combat de fin prend presque 1h sans interruption, Guillermo del Toro espace quant à lui ses combats et évite ainsi l’overdose.

Moi qui étais allé voir ce film pour son casting attrayant, j’en suis sorti quelque peu déçu. Les excellents acteurs de l’incontournable série Sons of Anarchy, Charlie Hunnam et Ron Pearlman, sont ici bien pâles. Le pauvre Charlie campe un héros sans envergure psychologique, formant, avec son alter égo féminin, un duo dépourvut de charisme. Même Charlie Day, grandissime acteur de la série It’s always sunny in Philadelphia, m’a beaucoup déçu, jouant un scientifique bien trop caricaturé.

Je ne peux m’empêcher de comparer ce film à ses homologues et par la même occasion d’en extraire les défauts. Loin d’être parfait, Avengers saupoudrait le tout d’une touche d’humour fort appréciable, humour dont ce film manque cruellement (bien que pourvu de quelques scènes à tendance humoristique). Iron Man 3 quant à lui, mettait l’accent sur la dimension humaine et psychologique de son héros (oui dans une moindre mesure ^^), dimension totalement écartée par Guillermo del Toro. Cela est d’autant plus regrettable qu’il y avait un coup à jouer de ce côté-là. En effet, le thème du lien psychique qui unie les pilotes des Jaegers n’est aucunement approfondi par le réalisateur mexicain et c’est profondément dommage.


Si l’univers crée par Guillermo del Toro est plaisant (mais on en attendait pas moins de lui), le film manque cruellement d’émotions (humour, compassion…).        


2.5/5

dimanche 28 juillet 2013

It's always sunny in philadelphia

Je pense pouvoir dire que cette série est la série la plus hilarante qui m’est jamais été donnée de voir ! Est-ce pour cela la meilleure série comique à mes yeux ? J’aurais du mal à l’affirmer car elle est un objet comique non identifié qu’il est très difficile de comparer à des mastodontes comme Friends ou Scrubs. L’une des principales différences qui rend la comparaison dangereuse et pour le coup inutile est que IASIP est composée en grande partie d’épisodes « presque » indépendants tandis que Friends ou Scrubs (mes autres références en termes de séries comiques vous l’aurez aisément compris) sont plus dans la continuité. Bien évidemment, il y a de tout de même un fil directeur dans IASIP et ainsi on voit l’évolution des personnages et certaines intrigues se déroulent sur plusieurs épisodes voire saisons.   

Mais alors en quoi IASIP est un objet comique non identifié ? Tout d’abord, tous les personnages principaux de la série sont, sans exception, des gros losers ! Mais en plus de ça, ils sont cruels, bêtes, méchants, mal honnêtes, lâches, narcissiques, égoïstes et je m’arrête là car vous avez compris où je voulais en venir. Ce sont des anti-héros à la limite de la perfection. Ils tiennent tous ensemble un bar, plutôt un trou à rats, dans la ville de Philadelphie. Chaque épisode est l’occasion de délires plus fous les uns que les autres. Vous allez littéralement être sur le cul en voyant ce qu’ils peuvent imaginer et surtout jusqu’où ils peuvent aller ! Pour faire simple, la limite est tout simplement inexistante et les sujets abordés confinent au grand n’importe quoi. Alcoolisme, avortement, armes à feu, sexisme, religion, harcèlement sexuel ou encore sniffage de colle sont autant de sujets abordés avec une désinvolture et un degré d’humour inouï.

Il est bien évidemment impossible de parler d’IASIP sans évoquer les acteurs-réalisateurs incroyables. Le réalisateur et acteur Rob McElhenney (Mac) est un fan de karaté qui n’a jamais pris une leçon mais qui reste persuadé de sa maitrise des arts martiaux. Glenn Howerton (Dennis) qui participe à l’écriture de la plupart des épisodes est un dragueur égocentrique et antipathique. Charlie Day (Charlie), aussi scénariste de certains épisodes, a explosé aux yeux des américains grâce à cette série où il joue un sniffeur de colle complétement obsédé par une serveuse qui ne sortira jamais avec lui. Pour finir nous avons la useless mais extraordinaire Kaitlin Olson (Dee) !!! La saison 2 verra arriver Danny DeVito qui donnera à la série une tout autre dimension (beaucoup plus frapadingue si cela est possible).

Borderline, déjanté voilà deux adjectifs qui caractérisent parfaitement l’esprit de la série. Pour profiter pleinement du show il vous faudra adhérer aux délires loufoques de cette bande d’amis mais une fois dans le « trip » le voyage sera, je vous l’assure, inoubliable et les rires garantis. Pour l’amour de Dieu (ou de moi si vous préférez), regardez cette série et surtout faîtes tourner car cette sitcom se doit d’être plus connue et de figurer en haut des TOP (dont elle est pour l’instant absente sauf pour les initiés).  

Le grand Jacques (Brel qui d'autre !!!) disait très justement dans une de ces interview : "La bêtise est la mauvaise fée du monde, c'est la sorcière du monde. Il n'y a pas de gens méchants, il y a des gens bêtes". Cette citations s'applique complètement à cette série. Les personnages sont méchants mais simplement parce qu'ils sont fondamentalement bêtes.
5/5

jeudi 18 juillet 2013

Rome



Bon, avant de commencer une critique périlleuse d’une série aussi belle que passionnante, je tiens à vous donner quelques informations précieuses pour mieux comprendre le tableau d’ensemble. Tout d’abord, Rome est une série américano-britannico-italienne de 22 épisodes d’environ 50 minutes répartis en 2 saisons. Elle raconte l’histoire du déclin de la République romaine de la Guerre des Gaules menée par César à l’avènement d’Auguste, premier empereur romain. Pour son époque (diffusion en 2005), elle est de loin la série au budget le plus élevé de l´histoire. En effet, sa première saison coûtera 100 millions de dollars et la seconde 125. Ce budget est du à une reconstitution grandiose qui s’est faite dans les studios italiens de Cinecittà. Des décors incroyables qui seront d’ailleurs réutilisés par Alexandre Astier pour le sixième livre de Kaamelott. A l'origine prévue pour comporter cinq saisons, la série s'est arrêtée au bout de deux saisons en raison du coût trop élevé des épisodes.  Cette décision prise par HBO durant le tournage de la saison 2 a ainsi poussé le réalisateur Bruno Heller à intégrer les principaux éléments qui étaient prévus pour les saisons 3 et 4 dans celle-ci, ce qui explique la façon dont les événements s'accélèrent durant la deuxième partie de la saison 2.
  
Rentrons directement dans le vif du sujet, Rome comporte de nombreux anachronismes et les réalisateurs ont pris de grandes libertés avec la fidélité historique. En effet, comme dans toute série historique destinée au grand public, le scénario est romancé. Pour commencer, les deux personnages principaux, des soldats de l’armée romaine, sont cités de façon anecdotique dans l’œuvre de Jules César, « commentaire sur la guerre des Gaules ». Leurs aventures et leurs implications dans les événements de l’époque sont purement fictives. Ensuite, la plus grande liberté prise par les réalisateurs concerne la condensation historique puisque plus de 20 ans séparent le premier épisode de la saison 1 et le dernier de la 2. Il est vrai que les ellipses sont  monnaie courante dans cette série, utilisées à toutes les sauces, elles rythment l’histoire. Cependant, une ellipse au milieu de la deuxième saison m’a un peu gêné, lorsque le personnage d’Octave change d’interprète pour des raisons d’âge. Un changement d’acteur n’est jamais très apprécié. Malgré tout, les principaux faits et personnages sont présents et le tout s’enchaine magistralement (donc on ferme les yeux facilement).

Plus que la fidélité historique, c’est vraiment la recherche de l’authenticité qui est au cœur de la série. Les réalisateurs ont tenté de retranscrire de façon précise la vie quotidienne et les mœurs de l’époque. Le but étant de montrer une Rome sale, dangereuse et populeuse et de prendre ainsi le contre pied des péplums hollywoodiens. C’est au travers de cette volonté de conformité à la vie quotidienne que l’on se retrouve plongé dans la religion, le sexe et la violence. Beaucoup critiqueront l’étalement gratuit de scénes quasi pornographiques et de barbarie, mais il est important de se replacer dans le contexte historique et ainsi d’en comprendre la cohérence. Personnellement, (à l’instar de Vikings) c’est la relation à la religion polythéiste, avec tous ces rites, ces croyances, ces prières et ces sacrifices qui m’a le plus marqué et que j’ai particulièrement apprécié. La place importante accordée à l’honneur, la dignité et le dévouement au sein de la société romaine m’a également interpellée. Le loyalisme du héros Lucius Vorenus est remarquable et captivant. En somme, malgré quelques anachronismes, la série est considérée par les spécialistes comme donnant une vision crédible et plutôt fidèle de la réalité historique.   

Plus qu’une série historique, Rome est une série politique. Les chasseurs de batailles épiques peuvent passer leur chemin car Rome en contient très peu. La grande bataille de la première saison entre César et Pompée est totalement effacée et seulement quelques secondes nous sont montrées. Rome traite avant tout du déclin de la République Romaine. La lutte incessante pour le pouvoir et les magouilles politiques représentent l’essence de la série et à vrai dire son véritable atout. Coups bas, pots de vin et stratagèmes politiques cadencent l’histoire. Ce n’est pas le sexe, ni la violence qui nous passionnent mais bien la montée au pouvoir de César dans la première saison puis celui d’Auguste (Octavien) dans la seconde. Comprendre comment César s’est proclamé dictateur à vie puis Auguste (son fils adoptif) empereur, et comprendre comment ils ont anéanti la République Romaine, voilà tout l’intérêt du show.

Bon je finirais cette critique en saluant quelques autres très bons points de la série. Tout d’abord cette dernière repose sur un casting parfait ! Les deux acteurs jouant les personnages principaux sont incroyables et leurs complicité est plaisante. Ciarán Hinds campe un César de toute beauté mais la palme d’or revient à James Purefoy pour son interprétation magistrale du général Marc Antoine. En arrogant hédoniste à la franchise brutale, ce dernier joue à la perfection un personnage délectable. Pour finir, notons que le générique de présentation est très bon et qu’il vient se placer au côté de celui de Six Feet Under dans le top des meilleurs générique de série.

Je vous conseille vivement cette série à la reconstitution historique stupéfiante. Je n’ai pas consacré de paragraphe pour parler des décors car sinon ma critique pourrait facilement s’éterniser mais retenez juste que ces derniers sont à couper le souffle. Je clôturai personnellement mon immersion dans la Rome antique par un voyage au cœur de la capitale italienne courant octobre.

5/5


vendredi 5 juillet 2013

Game of Thrones Vs Vikings

 
Honte à ceux qui prennent Vikings pour un ersatz de Game of Thrones et encore plus honte à ceux qui ne prennent même pas le temps de regarder Vikings.


Après m'être fait des ennemis et avant de commencer la comparaison, rappelons certaines choses essentielles. GoT est l’adaptation de la série littéraire éponyme tandis que Vikings se fonde sur des faits historiques (plus ou moins avérés). Il est alors impossible de parler de reconstitution pour GoT. Ensuite, GoT est produite par la grande chaîne de télévision américaine HBO (Sex and the City, The Wire, Les sopranos, Six feet under…) tandis que Vikings est produite par la chaîne History au moyen beaucoup plus modeste. Et pourtant…

Bon, on ne va pas faire des ronds de jambe pendant une heure, parlons de cul. Là où GoT nous jette à la figure un nombre incalculable de scènes de sexe, parfois limite pornographiques, mais presque toujours gratuites, Vikings préfère suggérer en sachant malgré tout montrer quand c’est à propos. Vikings n’est pas là pour faire de l’audience, elle se veut juste.

Parlons désormais de choses plus sérieuses : personnages et suspense (l’essence de la série en soi). Game of Thrones, mais ce n’est pas sa faute car c’est une adaptation, multiplie sans cesse les personnages nous perdant dans un labyrinthe de relation parfois dures à suivre. Oui, je sais, je suis un peu débile. Qui dit plus de personnages dit également plus d’histoires. Ainsi, GoT souffre également de son aspect décousu (certaines histoires étant passées sous silence durant plusieurs épisodes). A l’inverse, Vikings sait restée simple sans pour autant perdre en intensité. Le fil directeur est clair (conquête et lutte de pouvoir) mais se permet des égards très appréciés (relation à la religion…).  

En ce qui concerne le suspense maintenant, vous seriez de mauvaise foi si vous ne reconnaissiez pas que GoT en manque cruellement. Certes les dialogues souvent bien ficelés et les situations souvent bien amenées donnent un certain charme à la série, mais cette dernière ne connait pas le cliffhanger ou du moins n’en abuse pas. En effet, je peux reconnaitre que les fins de saisons sont souvent plutôt entrainantes mais putain qu’est-ce qu’on se fait chier au début quand même. Pour ce qui est de Vikings, il faut un épisode à la série pour installer le décor et l’histoire puis la série part en boulet de canon sans pour autant tenir ses spectateurs en haleine H24 comme un 24H Chrono.

L’engouement autour de Game of Thrones fait partie de ces phénomènes de société inexplicables. Les gens en parlent alors tout le monde se sent obligé de regarder et pis surtout tout le monde se sent obligé d’aimer. Ne vous méprenez pas, j’aime GoT mais pas de quoi en faire tout un plat. Pour moi GoT s’est un peu comme How I Met Your Mother, on aime au début puis on ouvre les yeux.

Vikings


Vikings est bien des choses mais elle n’est certainement pas un ersatz de Game Of Thrones. En effet, si Vikings succède peut être dans le temps à la désormais célèbre série d’HBO, elle est en qualité au moins égale (pour moi, supérieure). La suite de cet article s’attache à vous expliquer les qualités propres de la série. Retrouvez la comparaison avec Game of Thrones dans cet article.

Rien ne sert de tourner autour du pot, Vikings est avant tout une réussite visuelle. En effet, la reconstitution méticuleuse et les paysages quasi oniriques, font de cette série une œuvre fabuleuse. Drakkars, boucliers, haches et autres marteaux, aucun doute possible, nous ne sommes pas en présence d’un peuple d’Amazonie, mais bien des géants scandinaves. A ces incroyables décors reconstitués, s’ajoute la beauté inqualifiable des montagnes norvégiennes qui fait de chaque épisode un voyage prodigieux.

Bien évidemment, films et séries ne plaisent pas que, ou très rarement, pour leur graphisme, sinon les films de Terrence Malick auraient tous 5 étoiles au compteur. Ainsi, Vikings jouit d’autres qualités. Tout d’abord, on peut saluer un casting réussit. Travis Fimmel campe un héros mystérieux et tolérant (Ragnar) aux yeux d’un bleu à dégrafer les soutiens gorges, tandis que Gustaf Skarkard joue le fou d’une façon surprenante et bleufante (Floki). Au milieu des hommes, n’oublions pas la belle Katheryn Winnick qui trouve sa place en femme forte et déterminée.

Cependant, ce n’est ni dans le graphisme, ni dans le casting, que réside le PLUS de Vikings, mais bien dans la découverte d’une civilisation peu connue. Vikings tranche par son parti pris : nous faire plonger dans une société riche et complexe, sans chercher à occulter ou broder véritablement. Là où la série Rome a pris beaucoup de liberté avec la rigueur historique pour offrir un très bon spectacle, Vikings prend le chemin inverse : nous donner le plus de détails possible, être le plus rigoureux possible dans l'approche historique de la société, au risque de rendre la série un poil troublante, chiante ou ardue.

Si on prend le temps de s'intéresser à la série, on apprendra alors beaucoup du peuple viking. La violence de ces derniers était une réalité : pillage, combats à mort, mort dont on rigole en espérant rejoindre Walhalla (sorte de paradis), viol, justice expéditive, sacrifices humains... Mais ce qui est tout autant vrai, c'est cette quête d'égalité, cette place singulière des femmes qui sont aussi importantes que leurs maris. les réalisateurs n'ont pas cherchés à habiller ces Vikings pour les rendre plus agréables. Là où Rome et GoT ont pu faire dans le facile en allant nous jeter du cul et de la violence gratuite, Vikings fait dans le juste. Le sexe n'est quasiment jamais montré mais suggéré tandis que la violence est justement dosée.

Cependant, la chose qui m’a le plus enchanté, c’est la relation à la religion. Ignorant tout de la religion nordique ancienne, j’ai été passionné par la découverte des moindres croyances de ce peuple polythéiste. Entre rites, prières et sacrifices, on baigne dans un univers étranger que l’on veut continuer à comprendre. La série prend un tournant vraiment captivant lorsque le monothéisme (Chrétienté) rencontre le polythéisme (Religion nordique). La découverte de l’un et de l’autre aux yeux de chacun est du meilleur effet, même si elle aurait pu être plus exploitée. 
Les 5 étoiles ne sont pas loin mais je mets 4 pour laisser une marge de progression à la saison 2. 
4/5