Pedro revient aux comédies un peu sans queue ni tête de ses débuts et La piel que habito, son dernier film en date de 2011, nous parait alors à des années lumières. Avec Les amants passagers Almodovar se fait plaisir, mais cherche-t-il vraiment à NOUS faire plaisir ? C’est une question que l’on peut se poser à la vue de ce film plaisant mais qui manque cruellement de rythme.
Si on connait la filmographie de
Pedro et notamment ces longs métrages des années 80/90, on est en droit de s’attendre
à beaucoup mieux et à plus délirant. Ce qui me dérange énormément dans ce film,
c’est le manque d’harmonie. Les amants
passagers jouit de passages grandioses où l’on rit sans modération. Je prendrais
pour exemple les scènes dans le cockpit entre pilotes et stewards. Cependant, il est également composé de moments
lents, sans superbe et même sans intérêt, qui alourdissent terriblement l’histoire
et font perdre en plaisir comme en allégresse. Je prendrais ici pour exemple
toute l’histoire concernant Ricardo qui n’apporte strictement rien et dont l’intensité
comique est très en dessous de l’ensemble de l’œuvre.
Comme à son habitude Almodovar s’entoure
de bons acteurs. Les trois stewards joués par Carlos Areces, Raúl Arévalo et
Javier Cámara (vu dans La mauvaise éducation
et Parle avec elle) sont les
personnages les plus délirants et les plus attachants. Certes caricaturaux, ils
apportent la folie non modérée que l’on apprécie dans le film. En réalité, je
regrette que ce film ne soit pas totalement barré. Je pense qu’étrangement, il
gagnerait en crédibilité à se laisser totalement aller dans l’absurde et l’illogique.
Malgré tout, après les très longs Cloud Atlas et Amadeus de ses derniers jours, il reste plaisant de voir un film
d’une heure vingt au comique d’ensemble plutôt agréable. Car ne nous méprenons
pas, Almodovar ne se plante pas totalement, il se contente de décevoir.
2.5/5
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