lundi 9 mars 2015

Rubber


En grand fan de séries que je suis, j’adore Dupieux. Car chez lui, chaque film est comme un épisode extrait d’un univers absurde et déjanté tout droit sorti de son imagination. On retrouve les mêmes acteurs, les mêmes sujets traités, la même musique électro-minimale-berlinoise…. C’est un vrai plaisir. Rubber est sûrement son épisode le plus extravagant, le plus insensé et le plus alambiqué. C’est un véritable exercice de style purement Dupieuxien. Ce n’est pas un film d’auteur, c’est un film d’artiste. Entre art contemporain et cinéma, Dupieux crée un film-concept complètement délirant et insondable.

Rubber est simplement le récit hasardeux et impétueux d’un pneu aventureux vicieux et belliqueux ou juste amoureux. C’est aussi l’histoire d’un dindon dans un salon et d’un spectateur fouineur et inquisiteur. Enfin, c’est également la narration d’un tricycle furieux accompagné de son hémicycle de pneux qui laisse envisager un cycle prodigieux.

“Life itself is filled with no reason”. Voilà le pitch du film et plus globalement la ligne directrice de l’oeuvre dupieuxienne dans sa totalité. En effet, chacun de ses films cherchent à nous démontrer que la réalité telle que nous la percevons est une réalité angoissante et insensée, qui peut, à bien des égards, paraître irréelle. Dans cette optique, Rubber serait donc sa pièce maitresse car Dupieux nous y fait comprendre, grâce à une mise en abîme folle mais particulièrement bien trouvée, que la réalité est un film.

Je ne comprends pas comment on peut détester les films de Dupieux. Pour moi, il doit forcément y avoir un juste milieu. Que l’on n’adhère pas à son absurdité, soit, mais que l’on ne lui reconnaisse aucune qualité dans la réalisation, c’est un péché. Rubber est un exemple, une référence. Dupieux nous démontre qu’une bonne idée n’est pas suffisante pour réaliser un bon film, il faut également savoir sublimer ses acteurs, savoir mettre en scène un espace (ici le désert californien) et savoir accompagner les images d’une musique appropriée (électro-country).

Un film d’épouvante en plein soleil ça fait bien !

4.5/5

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