Steak a malheureusement été vendu sous un mauvais emballage, à un public
non adapté. La campagne publicitaire ayant accompagnée sa sortie a présenté le
film comme une énième comédie lourdingue d’Eric & Ramzy, comme ils en
faisaient beaucoup à l’époque, alors que le film ne ressemble en rien à ce que
les deux acteurs ont pu faire par le passé. Les deux acolytes se retrouvent au
contraire plongés dans l’univers absurde et insensé de Quentin Dupieux.
Steak est le premier long métrage de Quentin Dupieux diffusé au cinéma,
mais il présente déjà toutes les caractéristiques propres aux films
dupieuxiens. La musique est déjà faite d’électro avec Mr Oizo à la composition
(lui-même), les scènes sont déjà délirantes mais baignées dans une étrange
normalité (la récitation du prof de chimie), on aperçoit les prémices de
l’univers américain qui enveloppera toute sa filmographie et enfin les
backgrounds sur les personnages sont toujours inexistants car c’est tout pour
le présent, tout pour le réel et tout pour l’absurde.
L'absurde est présent pour dénoncer le conformiste, la
mode, ce besoin d'appartenir à un groupe même si l'on doit sacrifier son
individualité. Mais c’est surtout la façon de présenter la chose qui est
jouissive, dans ce monde ou il faut être "refait", boire du lait, ne
pas fumer, ne pas lire, ect… pour être "in". Ce qu’il y a de
proprement génial c’est que cet univers apparait comme ordinaire, c'est à bien
des égards le reflet de quelques maux de notre société. Le culte du corps,
l'institution psychiatrique et une certaine idée de la famille en prennent pour
leur grade.
On ne rit pas tant que cela devant ce film, on hallucine !!!
#LedernierarrivéestfandePhilCollins
4/5
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