vendredi 19 avril 2013

Promised land

Je suis parti voir Promised Land relativement sceptique car je ne porte pas Gus Van Sant dans mon cœur. La faute à Elephant qui fait partie des longs métrages que je hais le plus au monde. Je déteste tout dans ce film dont la simple évocation me révulse. Cela étant dit, j’ai adoré Will Hunting et de surcroit mes amis bloggeurs ont écrit de (très) bonnes critiques sur ce dernier Van Sant, c’est pourquoi je me suis lancé. Et je m’en félicite car tout est parfait dans Promised Land.

Tout d’abord, les acteurs sont tous, sans exception aucune, brillants. Matt Damon, que d’habitude je n’apprécie guère, est ici incroyable de justesse et de prestance. Cela est surement dû au fait qu’il est co-scénariste du film. Ce dernier forme, avec Frances McDormand, un duo extraordinaire, à la fois drôle et touchant. John Krasinski (l’autre scénariste), aperçu dans la très bonne série américaine The Office, est exquis tout comme la belle Rosemarie DeWitt. Mais à côté de ces acteurs principaux excellents, les seconds rôles n’ont pas à rougir, je pense notamment à Hal Holbrook et Titus Weliver.

La réalisation est conventionnelle mais juste. Souple et élégante, elle contribue à faire du film une œuvre attachante. La photographie est belle, avec de très jolies vues du ciel. Mais surtout, le scénario est parfait. Sans fioritures, il jouit d’un rebondissement de qualité qui fait du film une œuvre remarquable. Certains le trouveront mièvre, gentillet, caricatural et je passe sur les adjectifs du genre, mais je le trouve personnellement très digne. Très bien écrit, le scénario se compose de scènes consistantes et de « private jokes » excellentes (le démarrage de la voiture, les chevaux…).

Enfin, à toutes ces qualités, vient s’ajouter une bande originale formidable. Bruce Springsteen, alias The Boss, est le chanteur emblématique de l’Amérique profonde et Promised Land contribue à le démontrer. Comme dans The place beyond the pines, c’est Dancing in the dark qui figure dans la BO, reprise ici en karaoké par un bar remplis à craquer. Dommage que Gus Van Sant ne se soit pas fait un petit clin d’œil en la remplaçant par The Promised Land

Ce film n'est pas la fable écologiste à laquelle on pourrait s'attendre et me voici donc réconcilié avec Gus qui m’a surement offert l’un de mes plus beaux moments de cinéma de cette année 2013. 


4.5/5

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