Je suis parti voir Promised Land relativement sceptique car
je ne porte pas Gus Van Sant dans mon cœur. La faute à Elephant qui fait partie des longs métrages que je hais le plus au
monde. Je déteste tout dans ce film dont la simple évocation me révulse. Cela
étant dit, j’ai adoré Will Hunting et
de surcroit mes amis bloggeurs ont écrit de (très) bonnes critiques sur ce
dernier Van Sant, c’est pourquoi je me suis lancé. Et je m’en félicite car tout
est parfait dans Promised Land.
Tout d’abord, les acteurs sont
tous, sans exception aucune, brillants. Matt Damon, que d’habitude je n’apprécie
guère, est ici incroyable de justesse et de prestance. Cela est surement dû au
fait qu’il est co-scénariste du film. Ce dernier forme, avec Frances McDormand,
un duo extraordinaire, à la fois drôle et touchant. John Krasinski (l’autre
scénariste), aperçu dans la très bonne série américaine The Office, est exquis tout comme la belle Rosemarie DeWitt. Mais à
côté de ces acteurs principaux excellents, les seconds rôles n’ont pas à rougir,
je pense notamment à Hal Holbrook et Titus Weliver.
La réalisation est conventionnelle
mais juste. Souple et élégante, elle contribue à faire du film une œuvre attachante.
La photographie est belle, avec de très jolies vues du ciel. Mais surtout, le
scénario est parfait. Sans fioritures, il jouit d’un rebondissement de qualité
qui fait du film une œuvre remarquable. Certains le trouveront mièvre,
gentillet, caricatural et je passe sur les adjectifs du genre, mais je le
trouve personnellement très digne. Très bien écrit, le scénario se compose de
scènes consistantes et de « private jokes » excellentes (le démarrage
de la voiture, les chevaux…).
Enfin, à toutes ces qualités,
vient s’ajouter une bande originale formidable. Bruce Springsteen, alias The
Boss, est le chanteur emblématique de l’Amérique profonde et Promised Land contribue à le démontrer.
Comme dans The place beyond the pines, c’est Dancing in the dark qui figure
dans la BO, reprise ici en karaoké par un bar remplis à craquer. Dommage que
Gus Van Sant ne se soit pas fait un petit clin d’œil en la remplaçant par The Promised Land.
Ce film n'est pas la fable écologiste à laquelle on pourrait s'attendre et me voici donc réconcilié avec
Gus qui m’a surement offert l’un de mes plus beaux moments de cinéma de cette
année 2013.
4.5/5
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