dimanche 24 février 2013

Syngué Sabour - Pierre de patience

  
Synopsis : Dans un climat de guerre, une femme afghane prie au chevet de son mari dans le coma. Ce dernier ne se réveillant pas, elle commence progressivement à lui raconter ses plus lourds secrets. 

Si on n’a pas lu le livre dont le film est adapté et si on ignore que ce n’est que le deuxième long métrage du très prometteur Atiq Rahimi (Terre et cendres en 2005), alors ce film est un réel plaisir visuel et intellectuel. Cependant, ceux qui ont lu le livre diront que l’adaptation est, comme toujours, inférieure à l’œuvre littéraire et les cinéphiles consciencieux s’attarderont, malheureusement, sur les quelques erreurs d’un réalisateur néophyte.

Personnellement, je n’ai pas lu le bouquin et je ne suis pas un cinéphile minutieux, c’est donc telle une page blanche que je suis allé voir ce film. Et honnêtement, il n’y a pas grand-chose à redire sur la réalisation d’Atiq Rahimi. La mise en scène est grandiose, elle est méticuleuse et surtout délicate. Elle ne brusque pas, peut-être est-ce une tare pour certains, pour moi c’est un point fort. Le long métrage est également merveilleusement bien photographié. Il nous donne à voir des prises tout à fait sublimes. Par exemple, le partage d’écran, dans la dernière scène, entre les visages de la femme et de son mari est très beau (cf photo ci-dessus). 
Enfin, l’actrice principale, Golshifteh Farahani, éclabousse le film de par sa beauté et son rôle parfaitement interprété. Elle porte le film à bout de bras et ceci n’est pas un reproche, c’est une joie de la voir crever l’écran 95% du temps. Dans la dernière scène, elle est tout simplement resplendissante et elle constitue, sans hésitation aucune, l’intérêt numéro 1 du film.

Mais cette œuvre cinématographique est plus que visuellement forte, elle l’est aussi sur le plan intellectuel. En effet, après Wadjda, sortie il y a deux semaines, cette fiction nous offre un nouveau point de vue sur la place de la femme dans les pays musulmans. Une situation délicate qui consterne et préoccupe.

Syngué Sabour est une véritable « belle » œuvre cinématographique.



3.5/5

  

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